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31/03/2008

Poème libre - Ce fleuve de vie, vers 1915


Ce boulevard, fleuve de vie, vibre dans la poudre du soleil couchant.

Ciel, rouge aveugle, derrière la Madeleine, allée flamboyante,

Elle se jette dans cette avenue, cette oblique guindée de feu.

Elle transpire probablement dans une vapeur de brasier presque bleu.



Cette foule gaie, palpitante parcourt sous cette brume enflammée

Coincées en apothéose. Ces longs chapeaux noirs, ces visages dorés,

Et les habits aux reflets pourpres jettent des flammes aux asphaltes

Encore froissés par leurs vernis des chaussures couleur agates.



Ces cafés peuplés de quelques hommes, boivent des mélanges très brillants

Colorés tels des pierres précieuses fondues dans du cristal bien blanc.

En grandes tenues, deux officiers éblouissent par leurs galons

Et leurs dorures parsèment dans le regard des belles, une admiration.



Causeries joyeuses, sans grands motifs, dans cette gloire de belle vie

Ce rayonnement radieux du soir, ces militaires fringants scrutent l'envie.

Esquives de regards, ces femmes échangent dans une odeur acre :

Effluves de leurs parfums et la belle inspiration du début du leur sacre.



© Véronique DUBOIS

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